Avant-propos
“When I like people immensely, I never tell their names to any one.
It is like surrendering a part of them.”
Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray
Agrégé d’anglais, André Chevrillon (1864-1957) a commencé à écrire Dans l’Inde (1891) à 24 ans. Ce récit de voyage est aujourd’hui oublié. Il a été éclipsé par celui de Pierre Loti (1850-1923), L’Inde sans les Anglais (1903). Pourtant, comme le souligne l’universitaire Jean-François Durand, malgré la naïveté de certaines réflexions, Chevrillon comprend qu’il est le témoin de l’un des plus grands bouleversements du monde : le renforcement des politiques impériales1.
Longtemps, une certaine ambivalence a existé en Occident vis-à-vis de l’Inde selon Claude Rétat : « la peur d’une Inde décadente d’un côté, et de l’autre l’attirance vers le berceau de l’humanité, perçu comme une source de régénération »2. Chevrillon part en quête de l’Inde « métaphysique », en lien avec l’orientalisme romantique. Pour Frédéric Regard ou Florence D’Souza, l’examen de récits de voyage anglais semble valider l’hypothèse que les Anglais ont une approche plus pragmatique, moins idéale de l’Inde que les Français.
9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise économique mondiale.
Cinq ans à découvrir l’Inde.
Paris, août 2012

Notes
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Jean-François Durand, « Littératures coloniales, littératures d’Empire ? », Romantisme 1/2008 (n° 139), p. 47-58. ↩
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Guillaume Bridet, Sarga Moussa et Christian Petr (Dir.), L’usage de l’Inde dans les littératures française et européenne (XVIIIe- XXe siècles), Paris, Kailash Editions, « Les Cahiers De La Sielec N°4 », 2006, 418 p. (recensé dans La Revue de littérature comparée 2/2010, n° 334, p. 243-264.) ↩